mercredi 22 février 2012

Les premiers rendez-vous.



Qu'ils soient amicaux ou sentimentaux, les premiers rendez-vous sont toujours des moments particuliers. On se retrouve souvent dans des situations gênantes. Même si on s'entend super bien avec la personne en face de nous, beaucoup de situations "normales" deviennent soudain des situations  délicates. 

Parmi celles-ci, je note les plus importantes : 

- choisir un endroit : tu ne veux pas imposer ton choix dès le premier rendez-vous. De toute manière, tu ne veux pas choisir. Alors, même si tu as quand même quelques idées d'endroits où tu aimerais aller, tu sors un niais "je sais pas du tout où aller, c'est comme tu veux", puis au bout de cinq minutes de micros piétinements à flâner, "vas y, choisis", et puis tu tombes sur un café/bar à l'apparence miteuse et sort un "on s'en fiche, on va là". Ouais, soit tu finis toujours au même endroit, soit tu finis dans un truc tout-pourri ou encore dans un endroit où les consommations sont toujours (trop) chères. 

- l'envie d'aller aux toilettes : tu as terriblement envie de faire pipi, tu croises et décroises les jambes sans arrêt mais tu n'oses pas y aller, tu n'oses pas laisser la personne en face de toi seul(e). Du coup, quand tu es vraiment à bout et que tu craques, tu te dépêches, tu vas super vite pour pas le ou la faire attendre. Tu te laves les mains et te les sèches de façon express. Et tu reviens à ta table, l'air de rien. Il ou elle te lance "t'as fait vite!" et toi, tu expires un hypocrite et souriant "ouais, j'suis rapide!".

- la faim : oui, bizarrement, il est assez difficile d'admettre à quelqu'un que tu ne connais pas ou du moins peu, que tu as faim. Ton ventre gronde, tu deviens faible, tu as faim mais tu ne sais pas si l'autre est dans le même cas. Et même s'il l'était, tu n'oserais quand même pas aborder le sujet car ça fait beaucoup d'un coup : choisir un endroit où manger (cf : situation délicate n°1 "choisir un endroit"), c'est encore plus difficile que de trouver un café/bar. Il faut s'adapter aux gouts de l'autre, être très ouvert d'esprit, accepter de payer cher ou au contraire d'aller bouffer dans un pauvre fast food. Et quand t'as le malheur de te retrouver avec une personne comme toi, c'est à dire, incapable de prendre une décision, tu peux rester trente minutes à réfléchir pour trouver L'endroit.

- répondre à son téléphone : alors que tu ne te gênes pas avec tes amis ou ton petit copain de longue date, cette opération devient délicate. Tu fais genre "non, c'est bon, j'réponds pas" alors que tu crèves envie de lire le sms que X vient de t'envoyer. Même si tu te sens particulièrement bien avec la personne en question à ce moment là, tu as quand même très envie d'assouvir ton désir de sociabilité numérique. Et si jamais tu réponds au téléphone, tu trouves tous les moyens pour abréger la conversation et pour montrer à l'aide de regards ou de soupirs à la personne en face de toi que ce coup de téléphone te "saoule" et que tu as envie de raccrocher. Même si c'est faux.

- le malêtre physique : tu as froid, ou tu as trop chaud, tu es fatigué mais tu fais semblant d'être en forme. Je crois que le pire, c'est le froid. Tu es en terrasse et tu as super froid, mais tu n'oses pas le dire donc tu es assez mal, tu as peur de tomber malade. Mais tu dois faire semblant que tout-va-bien. 

- le moment de partir : tu ne sais jamais si l'autre a envie de partir ou non, alors tu restes, longtemps, parfois des heures. Puis, tu lances un "bon..." pour tester la réaction de l'autre. Même si toi tu n'as pas forcément envie de partir, tu n'oses pas rester trop longtemps et l'inverse fonctionne aussi. Tu as super envie de partir, tu as d'autres choses (mieux) à faire mais tu n'oses pas le dire, par respect pour l'autre. C'est toujours un moment délicat.

Il y en a beaucoup d'autres comme ta consommation effrénée de cigarettes, le moment de payer ou encore les moments où tu croises des personnes que tu n'as pas du tout envie de croiser à ce moment là. Etc.

En fait, les premiers rendez-vous, qu'ils se passent (très) bien ou (très) mal, représentent une multitude gestes du quotidien qui se transforment en source d'embarras. Je crois que c'est ça, la séduction.

vendredi 10 février 2012

La recherche de stage.

Pour devenir stagiaire, il faut passer par tout un tas d'étapes. 

Les premières étapes sont tout à fait normales : recherche d'entreprises pour des candidatures spontanées ou d'offres de stage sur des centaines de sites différents, puis rédaction de CV et de lettres de motivation adaptées à chaque entreprise. Jusque là, rien de très énervant, même si l'adaptation de la lettre peut être un peu lassante et laborieuse. A partir de ce moment, tu commences donc à envoyer ta candidature à tout un tas d'entreprises (au moins une quinzaine). Tu as quelques réponses (peu mais quand même au moins deux ou trois). Donc tu es super content, tu as l'impression d'avoir des "vrais" mails et non plus que des newsletters de Ventes Privées, Beauté Test, Pimkie ou tout autre site auquel tu t'es un jour abonné "au cas où" (c'est fou le nombre de choses que l'on peut faire "au cas où"). Seulement, les réponses sont souvent négatives ET très mises en forme. Tu as donc le droit à des "Nous vous remercions de l’attrait que vous avez manifesté pour notre société, en sollicitant un stage, chez ***********. Malheureusement, malgré tout l’intérêt que représente votre candidature, nous ne sommes pas en mesure de donner une suite favorable à votre demande. Nous vous souhaitons du succès dans votre recherche.". Bon, ce ne sont que les premiers échecs. Donc, ça va. Tu te dis que c'est pas grave, tu vas trouver quelque chose d'encore mieux plus tard. "J'ai le temps de toutes façons!"

Deuxième étape : tu reçois des réponses "espoir". Je m'explique. Tu reçois des réponses d'entreprise qui semblent (je dis bien qui semblent) être intéressées par toi. Elles te disent qu'elles trouvent ton profil intéressant, qu'elles aimeraient bien te retrouver pour un entretien, etc. Donc, là tu y crois un peu. Tu te dis que tu as toutes tes chances. Mais  tu te pointes à l'entretien - que tu as un peu préparé quand même pour pas avoir l'air totalement perdue-, et le type ou la nana qui t'accueille avec un sourire chaleureux, te propose de t'assoir. L'entretien commence : tu te présentes toi, ton parcours. Tu as plein de choses à dire. Mais non, apparemment non, tu n'es pas là pour t'exprimer. Le recruteur, lui, par contre, a plein de choses à te raconter. Il adore parler de lui, de son entreprise, de l'importance que représente son métier, de l'importance de la tâche qu'il va te confier. Puis il te parle de missions super cools qui te font doucement rêver. Et là, arrive le moment (il y a toujours un moment) où soit il te pose une question à laquelle tu ne sais pas répondre et donc tu bafouilles n'importe quoi, soit il te dit qu'en fait, tu ne corresponds pas au profil. Par exemple, tu peux entendre un "Je sais que ce n'est pas légal ce que je vais vous dire, mais honnêtement, je préfèrerais un homme pour ce genre de poste". Tu as envie de lui répondre "mais pourquoi tu m'as fait venir alors, connard?" et accessoirement de lui foutre une claque. Mais non, tu te contiens, parce que tu es une pauvre petite étudiante vraiment à la recherche d'un stage, parce que tes camarades de classe commencent à te foutre la pression à tous en avoir trouvé un et aussi parce qu'au fond, tu continues à espérer. Alors, tu continues à discuter un peu avec le bonhomme ou la bonnefemme, tu tentes quelques blagues (souvent maladroites ou du moins pas franchement assumées). Puis, il t'expédie délicatement en te sortant un "Je vous donne une réponse en fin de semaine, hein?". Tu n'as pas d'autres choix que de sourire, d'acquiescer, et de serrer la main bêtement en disant un pitoyable "oui, merci!". 

Troisième étape : tu attends la réponse du dit entretien, même si tu sais que c'était complètement foireux. A côté, tu commences à faire des relances de candidature et surtout tu te remets dans la recherche de nouvelles offres. Des réponses arrivent quelques jours plus tards. Tout est encore négatif. 

Voilà où j'en suis. Et je commence sérieusement à en avoir ras le bol. Un stage, c'est fait pour apprendre. Alors, c'est normal, oui, NORMAL que l'on ne sache pas tout faire, que l'on ait pas une expérience de dingue. Je suis jeune, j'ai changé de voie. Et si j'ai choisi cette voie, c'est parce que justement je veux apprendre. Sinon, j'aurais arrêté les études, j'aurais lu des bouquins et j'y serai allée au culot. Je suis hyper motivée, j'apprends vite, je m'adapte à toute situation. Mais ça compte pas ça, non. Je comprends pas que les entreprises, même les toutes petites et donc pas franchement les plus  prestigieuses se permettent de se prendre pour Google en te demandent une lettre de motivation béton, des tonnes d'expériences dans le domaine d'activité concerné mais pas seulement (il faut de l'expérience en tout et tout savoir), et te fassent passer des premiers entretiens, des seconds entretiens pour un STAGE. Un stage! Soit un véritable emploi déguisé en "emploi/formation" payé seulement 1/3 du SMIC, soit une misère. Faites confiance aux jeunes, laissez leur une chance, arrêtez de croire que les étudiants d'école privée sont plus qualifiés, et arrêtez de vous prendre pour une multinationale. Et recrutez moi, bordel.

Que faire quand on a du temps à tuer?

Que faire quand on arrive en avance à un rendez-vous? Ou que l'autre est en retard? Quand on a une demi-heure ou une heure à attendre avant d'avoir vraiment quelque chose à faire? Que faire quand on se retrouve dehors et qu'il est encore socialement difficilement acceptable de prendre un café seul(e)? Que faire quand on a du temps, trop de temps et qu'aucun de nos amis n'est disponible ou dans le coin? 


Il y a plusieurs solutions : 

- la classique mais nocive : fumer des cigarettes. C'est fou comme on a soudain envie de fumer lorsqu'on attend. On serait capable de finir le paquet. 
- aller s'acheter à manger ou un magazine histoire de s'occuper les mains et d'avoir l'impression de faire quelque chose. 
- trainer dans les boutiques les plus proches du lieu du prochain rendez-vous. Généralement, ce ne sont pas les meilleures. De toutes façons, on n'y va pas pour acheter mais pour passer le temps, alors on marche lentement, on regarde tout ce qu'il y a autour de nous (même les trucs les plus atroces) sans vraiment regarder, on fait le tour de magasin, on regarde sa montre et puis on ressort. 8 minutes de gagnées.
- on en profite pour faire les trucs chiants qu'on fait jamais : aller à au guichet de sa banque pour retirer de l'argent, imprimer un extrait de compte, éditer des RIBS (plusieurs, au cas où). 
- on est contents de croiser des anciens camarades de classe, des collègues, des personnes perdues de vue devant lesquelles on baisse systématiquement la tête ou où on fait semblant d'écrire un texto quand on les croise d'habitude.
- et évidemment, on appelle des gens. On appelle ses numéros favoris, mais on est limite tentés d'appeler des gens que l'on n'appelle jamais. On reste longtemps au téléphone même si on n'a rien à dire. On envoie des sms en demandant "tu fais quoi?" à toutes les personnes susceptibles d'être dans le coin à ce moment là. 

En fait, quand on a du temps à perdre, quand on s'ennuie, on veut acheter, pour s'occuper. Et on est même content de faire la queue. On aime faire toutes les choses qu'on déteste faire en temps normal. On est très mauvais pour rester assis sur un banc sans rien faire à attendre. Car même si on décide de ne rien faire et d'attendre paisiblement sur un banc - en pensant, tout simplement en pensant -; au final, on ne peut pas s'empêcher de regarder 12 fois ses notifications Facebook sur son portable, de regarder son répertoire, de faire du tri dans son téléphone, de faire semblant de chercher des trucs dans son sac. Non, on ne sait plus ne rien faire. 

Je suis là.




Il fallait bien que je craque. Il fallait bien que je recommence. Je suis une fille de la génération Blog. J'ai expérimenté le Blog dès mon plus jeune âge. J'ai vécu ma crise d'adolescence sur mon Skyblog star ainsi que sur mes innombrables "blogs-secrets-dont-je-ne-me-souviens-même-plus-du-nom" et ce sur n'importe quelle interface possible et inimaginable. J'ai un signet "Blogs" contenant plus de 60 blogs que je visite tous les jours, plusieurs fois par jour. Je suis passée de la phase "je passe plus de six heures par jour sur mon blog à écrire des articles et à modérer les commentaires" à la phase "les blogs, c'est ridicule" "je supporte plus, je supprime tout". Cela fait alors deux ans que je me retrouve assez nostalgique. Deux longues années que je me retrouve à lire tous ces billets sans m'autoriser à réagir. Sans m'autoriser à contredire, donner mon opinion, révéler mes claires-obscures pensées. Je me demande aujourd'hui "De quoi pouvais-je bien parler à l'époque? Avais-je plus de choses à dire que maintenant?". J'ai alors longtemps hésité à faire ce premier pas. Le chemin s'est avéré assez houleux. Et finalement. Je ne sais pas vraiment ce que j'attends de ce nouveau-né mais je suis lasse de lorgner les enfants en bas âge ou adolescents de mes confrêres-et-surtout-consoeurs. Alors oui. Il fallait bien que je craque. Il fallait bien que je recommence. Je parle principalement de nourriture, je teste des choses, je sors très souvent, j’écoute énormément de musique, je fais des études et j’aime vraiment ça (oui, ça arrive), j'aime les jolies photos, j'admire les artistes, je suis très curieuse et je crois que j'aime beaucoup partager. Et tellement plus. J’ai décidé de sauter le pas. Je trouverais forcément quelque chose sur lequel m’exprimer. J’ai décidé de rester sur Blogspot, pour le moment. Alors bonjour. Si certaines se souviennent de mon adolescence de bloggeuse, je suis ravie de vous retrouver. Il est 18h18.